Avec ses yeux bleux, son accent allemand, son esprit acéré, son égoïsme impitoyable, il était susceptible de séduire n’importe qui, à commencer par Greta Garbo ou Marlène Dietrich et même Kate Moss et Keira Knightley plus tardivement. Il aimait les femmes, mais jamais assez pour rester avec une seule. Le présent dévorait tout pour lui. Il eut une cinquantaine d’enfants et en reconnut une dizaine. Il fréquentait volontiers la pègre et les salons de jeux. Bien plus proche d’Oscar Wilde que de son austère grand-père. Il trouvait d’ailleurs ridicule qu’on établisse le moindre lien entre lui et Sigmund. Il pensait que trop d’analyse menait à la paralysie. Il était non seulement inconstant, brutal, bagarreur, mais aussi sans le moindre scrupule. Poussant la provocation, jusqu’à tenir des propos antisémites. Il disait que tous les vrais plaisirs sont solitaires et payait des gangsters pour protéger sa vie privée. Il fallut trente ans à son biographe pour en démêler les fils. Naipaul a dit de Geordie Greig qu’il est devenu avec ses " Rendez-vous avec Lucian Freud " un des maîtres dans l’art de la biographie. Je confirme.
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