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En La riqueza de las naciones Adam Smith encuentra dos sistemas de moralidad en las sociedades complejas modernas, la moral del sentido común y la moral del “people of fashion”. Lo que actualmente entendemos por fashion y lo que entendía Smith no es exactamente coincidente. Él pensaba en la vida bohemia de los artistas y algunos aristócratas, mientras que nosotros pensamos inmediatamente en la moda. Pero, pese a las diferencias, creo que podemos apropiarnos del concepto de “people of fashion” para referirnos a la gente que confunde la moralidad con el capricho y que hace de su deseo su norma de conducta. Desde esta perspectiva, la “moral fashion”, como también podríamos denominarla, se caracteriza por su extraordinaria capacidad para la autoindulgencia. Mientras que la gente que se guía por la moral del sentido común tiene problemas de conciencia, los seguidores de la moral fashion tienen frustraciones. Mientras que el ideal de la moral del sentido común es un mundo donde todos nos mantengamos fieles a nuestros compromisos, el ideal del “people of fashion” es un mundo sin frustraciones.
De La escuela contra el mundoLa moral del sentido común es estricta y austera, y según Smith es mayoritaria entre las clases populares, que creen en la importancia de la voluntad, la responsabilidad, la honorabilidad y la vergüenza; mientras que la moral del “people of fashion” es más permisiva y relativista y tiene un punto nihilista, por carecer de convicciones firmes. Smith pensaba que la gente corriente siempre sería partidaria de la rigidez moral, y que así como había nutrido las filas de las revueltas puritanas en el pasado, mantendría en el futuro sus convicciones conservadoras.
Le mouvement Podemos, dont les statuts ont été déposés au mois de mars, vient de faire élire au Parlement européen une jeune équipe de cinq députés, incarnation des travailleurs précaires, des universitaires ou des petits fonctionnaires ancrés dans la réalité d’une crise économique loin d’être terminée. Podemos est issu du mouvement des Indignés de 2011 ce qui explique la jeunesse de ses militants qui, bien souvent, ne dépassent pas la trentaine.
Dimanche, le parti a réussi à rallier 1,2 million de voix, talonnant ainsi la gauche de la gauche espagnole menée par Izquierda Unida, qui ne s’y attendait pas plus que l’ensemble des observateurs de la vie politique espagnole.
C’est que les Indignés ont désormais un chef en la personne de Pablo Iglesias, trente-cinq ans, jeune professeur de sciences politiques à l’université Complutense de Madrid. Le jeune homme bénéficiait déjà d’une grande popularité acquise sur les plateaux TV auxquels il était régulièrement invité avant même de se lancer dans l’aventure.
De fait, ce brillant orateur a su arracher nombre d’électeurs aux partis de gouvernement. Dans son discours de victoire, Iglesias s’est fait le porte-parole des sans-voix victimes de l’austérité : « la femme seule qui travaille vingt-heures par jours », « ceux qui servent des verres », employés dans le secteur de la restauration où le travail au noir est quasi-généralisé, ou encore « les voisins qui franchissent les limites de la légalité » pour empêcher les forces de police à procéder à l’expulsion d’une famille sans le sou. À plusieurs reprises, Pablo Iglesias a insisté sur la nécessité de « reconquérir la souveraineté » du peuple, précisant que l’Espagne ne doit pas être « une colonie de l’Allemagne ».
Deux ou trois détails, cependant, sonnaient faux à l’oreille du démocrate, tranchant avec la belle émotion provoquée par cette marée démocratique. Ainsi, le foulard rouge et l’inévitable « no pasarán » crispent la société dans une éternelle guerre civile. Surtout, tout à la joie de saluer une « jeune génération » dont la raison d’être serait de redresser le pays, Pablo Iglesias a formulé une curieuse proposition : celle de voir mettre en place un « processus constitutionnel » comme pour dénier toute légitimité démocratique aux institutions issues de la transition démocratique espagnole. Pablo Iglesias, dans son premier discours de vainqueur, venait d’oublier à quel système il devait la liberté qui lui permettait d’être là où il était, dimanche soir, plaza Reina Sofía à Madrid. Un leader à la Chavez est-il né ?